Vous avez dit "résilience" ?



Qu'est ce que la résilience ?

Au départ, c'est un terme utilisé en physique qui désigne la résistance des matériaux aux chocs élevés... Puis il a été utilisé en psychologie pour désigner la capacité d'une personne à intégrer des expériences traumatiques sans développer de pathologie, grâce à ses ressources propres et à son environnement affectif.
Utilisé maintenant en écologie, il désigne la capacité d'un écosystème à retrouver son équilibre après une perturbation. Si les espèces qui composent cet écosystème sont diverses, complémentaires et si plusieurs y assurent la même fonction, sa capacité de résilience sera plus grande.

Qu'est ce qu'une ville résiliente ?

Un exemple historique est donné par Constantinople (Istanbul), ville assiégée à de nombreuses reprises dans le passé, (jusqu'à 8 ans de siège !) et qui a su tirer les leçons de son expérience, cultivant la diversité des producteurs de nourriture, stockant l'eau, etc.

https://reporterre.net/Constantinople-un-exemple-historique-de-resilience-alimentaire

Aujourd'hui, d'après ONU-Habitat, 50 % de la population mondiale vit en ville, et ce chiffre devrait atteindre 70 % à l'horizon 2050.
Pour ONU Habitat, la résilience est la capacité de tout système urbain et de ses habitants à affronter les crises et leurs conséquences, tout en s’adaptant positivement et en se transformant pour devenir pérenne. Ainsi, une ville résiliente évalue, planifie et prend des mesures pour se préparer et réagir à tous les aléas — qu'ils soient soudains ou à évolution lente, prévus ou non. Les villes résilientes sont donc mieux à même de protéger et d'améliorer la vie des gens, de sécuriser leurs acquis, de promouvoir un environnement favorable aux investissements et de favoriser les changements positifs.
Si de nombreuses villes doivent faire face à des catastrophes naturelles (220 millions de personnes concernées depuis 10 ans), pour une ville comme Quetigny les défis majeurs actuels sont plutôt liés au réchauffement climatique auquel on peut maintenant ajouter les pandémies. Pour être résiliente face à ces changements, la ville doit recenser ses points faibles mais aussi ses ressources, mobiliser tous ses acteurs (donc ses habitants), leurs savoirs, leurs compétences, et adopter les mesures qui permettront à tous de faire face à de nouvelles difficultés.

Est-ce qu'on parle bien tous de la même chose ?

Le président Macron a fait inscrire dans le titre de la loi en cours de débat à l'Assemblée Nationale le terme de résilience après celui de climat (Loi Climat et Résilience). Or on sait déjà que les propositions issues de la Convention citoyenne pour le Climat ont été complètement balayées du projet de loi et que les mesures inscrites ne permettront pas de limiter le réchauffement climatique à moins de 2° C conformément à l'accord de Paris de 2016 : la résilience n'est là qu'un trompe-l'œil.
Certains pensent que la technique va résoudre tous les problèmes et permettre cette résilience. Ainsi la « smart city » (ville connectée) permettrait de mieux gérer les ressources, la circulation, etc. Mais grande consommatrice d'énergie, contribue-t-elle vraiment à la résilience ? Et cela sans parler des problèmes des droits et libertés fondamentales que posent ces technologies (voir cet article).


Des villes se sont déjà lancées dans le mouvement des « villes en transition » avec pour objectifs :
• de réduire fortement, individuellement et collectivement, la consommation d’énergie d’origine fossile et nos émissions de CO2
• de renforcer la résilience de nos territoires, leur capacité à absorber les chocs à venir, par la relocalisation de l’économie (alimentation, énergies renouvelables…)
• de renforcer les liens, les solidarités et la coopération entre l’ensemble des acteurs du territoire
• d'acquérir les compétences qui deviendront nécessaires au renforcement de notre autonomie.
Lors de sa séance du 6 avril, le Conseil municipal de Quetigny a voté la signature d'une Convention avec le CEREMA (voir cet article), pour faire de Quetigny une ville résiliente dans le cadre de la préparation de l'Agenda 30. Cet agenda, dont les actions doivent répondre à l’urgence climatique dans notre commune, ne peut se réaliser qu’avec la participation du plus grand nombre, en associant vraiment la pluralité politique et associative de notre ville. Il doit être l'occasion d'ouvrir portes et fenêtres : l'urgence écologique nous concerne tous, et tous doivent être associés à cette cause. Et rappelons-nous que c'est la diversité et la complémentarité des espèces menacées dans un écosystème qui assurera sa survie.

Il est aussi intéressant de voir revenir dans cette période des témoignages sur la manière dont les générations précédentes ont pu faire face à deux guerres mondiales. On nous rappelle, par exemple, l'importance des jardins familiaux / ouvriers qui couvraient une bonne partie du territoire de nos villes et qui ont aidé les familles à se nourrir.
https://webdoc.rfi.fr/guerres-1914-1918-jardins-victoire-potagers-1939-1945/

https://www.latribune.fr/regions/smart-cities/une-ville-inclusive-resiliente-et-durable-c-est-quoi-617909.html

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