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Un budget primitif de la Métropole
à la hauteur des enjeux ?La présidence du Conseil métropolitain de Dijon a publié à l’occasion du débat d’orientations budgétaires une présentation brève et synthétique retraçant les informations financières essentielles du budget primitif 2021, bourrée de chiffres… et d’autosatisfaction. Nous ne partageons pas cette euphorie !
Si l’on résume, la gestion passée est remarquable et l’avenir, en dépit de la crise sanitaire, radieux :
Les grands axes de développement de la métropole sont maintenus. Le niveau d’investissement est "consolidé" mais "calibré" ; l’enseignement supérieur sera développé ; les filières santé, agro-alimentaire, numérique dynamisées ; les entreprises en difficulté soutenues ; un système d’alimentation durable (avec légumerie centralisée) sera mis en place à l’horizon 2030 ; les énergies renouvelables, la gestion durable de l’eau, les déplacements doux, le tri sélectif feront de la métropole dijonnaise une référence en matière environnementale... le tout avec un "réendettement limité et soutenable".Nous pensons que cette double revendication d’une continuité dans les projets et d’une gestion financière rigoureuse ne prend pas suffisamment en compte l’impact de la pandémie et, plus généralement, celui des choix néfastes du passé. Même si nous approuvons une partie des choix effectués par François Rebsamen pour la métropole (tram) ou pour la ville de Dijon (musée), nous pensons qu’il est urgent d’anticiper les bouleversements qui résulteront de la crise sanitaire et sociale et de traiter les conséquences d’une prise en compte insuffisante des dégâts environnementaux de notre modèle économique. Parmi les attributions de la métropole figurent désormais celles qui relevaient jusqu’à présent du département : aide au logement, aide aux personnes à retrouver ou à développer leur autonomie de vie, insertion, aide aux jeunes en difficulté, prévention auprès des familles en rupture avec leur milieu ; toutes ces missions sont très rapidement présentées en fin de liste et de façon extrêmement vague, comme si la présidence de la métropole était plus soucieuse du parachèvement de son œuvre que des souffrances des habitants… Ajoutons que Quetigny n’est pas citée dans les 23 pages de ce texte.
Il est vrai qu’une opposition déterminée défendant nos valeurs de démocratie, de solidarité et d’écologie manque, au sein de cette assemblée largement dominée par le groupe PS, MoDem, MR, RC-Cap21, UDE, PRG, et où la principale opposition est celle de la droite Agir ensemble pour Dijon. La liste dont nous étions les plus proches à Dijon, Dijon en commun, bien qu’ayant dépassé les 5 % au 1er tour, n’a pas souhaité fusionner avec une autre liste. Ainsi, très rares sont les conseillers communautaires qui partagent nos vues.
Nous sommes d’accord avec une bonne partie des critiques exprimées par Olivier Muller au nom de la liste Dijon écologiste et solidaire. Non seulement il a opportunément apporté son soutien aux partisans – qualifiés par la droite de "mouvance anarcho-zadiste" ! – de la création d’un parc public rue Jean-Baptiste Baudin (voir notre article), mais il s’est montré assez sévère, par exemple, sur les exonérations de taxes pour les gros producteurs, sur le maintien de vols commerciaux à l’aéroport, sur les nouvelles dépenses pour le stade Gaston Gérard, et sur le manque d’ambition écologique de l’ensemble du projet de budget.
N’attendons pas trop de cette institution métropolitaine qui, éloignée des citoyens de nos communes, limite les marges de manœuvre des municipalités et se laisse facilement influencer par les "décideurs" économiques locaux ou par les technocrates.
Pour plus de détails :
Texte de la Métropole : "présentation brève et synthétique retraçant les informations financières essentielles" :
http://reinventonsquetigny.free.fr/5/bpmetr21.pdf
Vidéo du débat d’orientations budgétaires du 17 décembre (voir en particulier l'intervention d'Olivier Muller vers 1 h 30) :
https://www.metropole-dijon.fr/dijon-metropole/le-conseil-metropolitain/ordre-du-jour-live-et-videos