Le
temps était gris et frisquet, mais il en aurait fallu
beaucoup plus pour décourager les 2000 manifestant·e·s
— selon la police ET les organisateurs — sur une
place de la République progressivement remplie à
partir de 14 heures.
Comme pour la première mobilisation déjà
massive du 24 novembre, c’est la Ligue des Droits de l’Homme
qui était à l’initiative, vite rejointe
par la quasi-totalité des associations de défense
des libertés, des syndicats et partis « de gauche
».
Mais pas que ! Les Gilets jaunes, les chômeu·rs·ses
et précaires mobilisé·e·s autour
de la CGT, de nombreux jeunes radicaux en deuil de la justice
ou « verts » de rage, ont donné à
cette manif les couleurs et les tonalités d’une
riposte indispensable à l’autoritarisme macronien.
L’humour, l’ironie acide, l’indignation, l’insolence,
la colère, se lisaient sur les pancartes individuelles
souvent d’ailleurs brandies par des femmes de tous âges.
De la Place de la République à la place Wilson
en passant par la place du 30, Darmanin et Macron ont tenu leurs
promesses : drone au dessus et Robocops tout autour surveillaient
la manif, sans oublier les caméras de Rebsamen le long
d’un parcours bien trop bref, interdisant le « vrai
» centre ville. Quoi de plus « logique » dès
lors que les pétards et feux d’artifice répondent
aux lacrymogènes et réciproquement, selon un scénario
que le Préfet a appris pas cœur.
Pas de blessés heureusement, mais toujours cette frustration
de ne pas avoir pu manifester « normalement » ;
ce qui, évidemment, n’empêchera personne
de lutter, encore et encore, contre toutes les lois scélérates
et les démagogues qui les écrivent.
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