Tout
récemment, tous les peupliers de l’avenue du 8
mai 1945 ont été abattus (photo d'une de leurs
souches ci-dessus). Nous en avons demandé les raisons
à Yves GALLY, président de l’Association
Quetigny Environnement. Au-delà de cet abattage, qu’en
est-il des arbres à Quetigny, de leur santé, de
la nécessité de les protéger et d’en
replanter d’autres ?
Questions
de RQ à Yves GALLY, président de l’Association
Quetigny Environnement
1 – La municipalité a décidé
de faire abattre récemment tous les peupliers de l’avenue
du 8 mai 1945. Pourquoi, selon vous ?
Cette décision s’appuie sur un rapport d’expertise
daté de janvier 2017 établi par la société
ACER (pour Arboristes conseils, Conception
végétale, Expertise & étude,
Recherche), 9, rue Paul Dubourg, 25720 BEURE.
Il aura fallu à l’association plus de 9 mois de
démarches pour obtenir, après saisine de la Commission
d’Accès aux Documents Administratifs (CADA), la
communication de l’étude auprès de la municipalité,
étant précisé que les services de Dijon
métropole avaient initialement indiqué à
l’un de nos adhérents que ce document n’était
pas communicable.
Ce cabinet a procédé à un examen exhaustif
de quasiment tous les arbres implantés sur le territoire
de la commune sous les angles phytosanitaire, mécanique,
ontogénique (développement) et de vitalité.
Il a constaté que certains arbres étaient dans
un état de sénescence avancé. C’est
le cas en particulier des peupliers noirs d’Italie, avenue
du 8 mai 1945, dont certains souffraient par ailleurs de maladies
cryptogamiques et étaient attaqués par des champignons.
Cette opération semble donc justifiée.
2 – Que dit le rapport sur ces arbres ?
Pour beaucoup d’arbres qui sont jeunes ou adultes (et
ne sont donc encore pas à l’état de sénescence
au regard de leur âge), ce rapport met en évidence
de mauvaises pratiques liées au choix des essences, à
la nature du sol et du sous-sol sur lequel ils sont plantés
et à l’entretien de ces végétaux
(taille, désherbage, piétinement, absence de couvert
végétal…).
3 – Plus généralement, quelle
est l’appréciation de ce rapport sur les arbres
de Quetigny ?
Il apparaît que, globalement, la situation du parc arboré
sur notre commune n’est pas des plus florissantes et qu’au
cours des prochaines années, notamment pour les raisons
évoquées ci-dessus, nombre d’arbres devront
être remplacés. En nous transmettant ce document,
la municipalité a bien précisé —
et c’est compréhensible — que «
ce rapport est bien un document de travail, support à
la réflexion technique et à la prise de décision
politique concernant le devenir du patrimoine arboré
de Quetigny ».
4
– La majorité municipale, comme le précise
son programme, prévoit de planter 800 arbres de maintenant
à 2026. Qu’en pensez-vous ? Suffit-il de planter
des arbres ?
Nous pensons pour notre part que la municipalité doit
engager immédiatement, à l’instar par exemple
des 1000 arbres qui vont être plantés sur Chevigny-Saint-Sauveur,
une réflexion autour d’un projet de plantation
ambitieux, type forêt urbaine. Il faut absolument compenser
dès maintenant les effets délétères
en termes de réchauffement climatique que ne manqueront
pas de générer les abattages des végétaux
en fin de vie qui s’annoncent à plus ou moins long
terme. Mais ce ne sont malheureusement que des solutions palliatives
aux maux qui rongent le patrimoine arboré de notre commune.
Ces mesures sont révélatrices du rôle purement
fonctionnel et thérapeutique assigné à
l’arbre dans la lutte contre l’effet de serre et
le réchauffement climatique. L’arbre n’est
pas perçu prioritairement comme un élément
du cadre de vie, comme un élément de la biodiversité.
En fait, si l’on veut changer le cours des choses, c’est
bien un autre choix de développement qu’il nous
faut entreprendre en arrêtant la métropolisation
et ses corollaires (bétonisation, dégradation
du cadre de vie, pollutions, difficultés de transport…)
pour réimplanter durablement la vie dans nos campagnes
et résorber la fracture territoriale.
Le 10 novembre 2020
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