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Un écoparc pour le DFCO ?
L’Écoparc est la nouvelle zone d’activités de l’Est dijonnais destinée aux entreprises, dont environ 90 ha pour les industries et les services aux industries et 20 ha pour les TPE/TPI. C’est le plus vaste parc d’activités de l’agglomération dijonnaise, qui prévoit la création de 6 500 emplois à terme. L’aménagement de ce parc doit se faire progressivement en quatre phases, les deux premières à Saint Apollinaire sur une surface globale de 110 ha, les deux suivantes à Quetigny sur une surface de 75 ha.
En juin 2009, la communauté d’agglomération a confié l’aménagement de ce parc à la SPLAAD (société publique d’aménagement de l’agglomération dijonnaise). Une enquête publique s’est déroulée en décembre 2012, dans une indifférence quasi-totale à l’exception de l’association Quetigny-Environnement qui estimait le projet disproportionné par rapport aux besoins réels de l’agglomération et surtout la disparition à terme de 185 ha de terres agricoles en limite d’une métropole de plus de 250 000 habitants.
Sept ans après les travaux d’aménagement de la 1ère phase, où en est-on ? Le compte-rendu annuel de la SPLAAD de juin 2019 fait état de 4 lots cédés pour une surface de 1,34 ha. Trois entreprises (OCI, DICOLOR et ERGO) dont deux sont des transferts internes à l’agglomération, sont actuellement installées sur une surface totale d’environ 1 ha. Ces trois entreprises embauchent au total environ 60 salariés.
Faute d’attractivité, l’offre s’est tournée vers d’autres activités que l’industrie et le tertiaire. Depuis plus d’un an le DFCO dispose de 13 ha pour y installer, sur la tranche n° 2, deux terrains de foot en pelouse naturelle et d’un centre de performance de 3000 m2 (musculation, balnéothérapie, détente et restauration) dont l’achèvement est prévu début 2021.
N’y a-t-il pas assez de terrains de sports sur l’Agglomération ? Selon qu’on est supporter du DFCO ou non la réponse est sans doute différente. Mais cette extension est-elle vraiment compatible avec la préservation des terres agricoles nécessaires pour le maraîchage, l’agriculture bio et les circuits courts en périphérie immédiate de l’agglomération ? Nous avons besoin de ces terres, non pas pour le projet TIGA* de F. Rebsamen pour l’alimentation durable qui va prolonger en réalité l’agriculture conventionnelle, mais pour opérer la transition agroécologique, en priorité au moyen de l’agriculture biologique. En tous cas, ce n’était pas la destination de ce parc d’activités.
Au plan financier, cet écoparc est un véritable boulet. Au 30 juin 2019, le compte de résultats établi par la SPLAAD (SPLAAD rapport écoparc 2019) faisait état de dépenses de 29,3 millions d’euros et de 4,9 M € de recettes depuis le début de l’opération. Si on ne peut pas amortir un écoparc en quelques années, on ne peut pas qualifier de réussite un tel déficit avec seulement 0,7 M€ de recettes pour la vente de terrains. Les frais financiers payés depuis la mise en service de la 1ère tranche s’élèvent à 1,9 M€. Avec 3,3 M€ de rémunération, la SPLAAD, elle, s’en sort bien et même très bien. Au détriment des contribuables de la métropole qui n’ont pas eu leur mot à dire dans un projet dont l’utilité est plus que jamais mise en doute.
Quant à la promesse de 6 500 emplois à terme, le terme paraît s’éloigner au fur et à mesure que l’horizon se rapproche...
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* Lauréate de l'appel à manifestation d'intérêt "Territoires d'innovation - grande ambition" (TIGA) du Programme d'investissements d'avenir lancé par l'État, Dijon Métropole a été retenue en janvier 2018 pour son projet de territoire "modèle du système alimentaire durable de 2030". Dijon Métropole veut être, demain, en capacité de nourrir les habitants du territoire, et atteindre l'autosuffisance alimentaire.