Dijon ne sera pas Capitale verte européenne pour 2022

Chaque année depuis 2010, se déroule la finale des villes sélectionnées pour être la capitale verte européenne. Peuvent concourir les villes de plus de 100 000 habitants. La sélection et l’élection de la ville lauréate se fait par la commission européenne sur la base de 12 critères tels que le traitement des déchets, la qualité de l’air, le bruit, la biodiversité, l’utilisation durable des sols, etc, sans oublier la gouvernance.

La ville élue obtient un prix de 350 000 euros pour 2022, et 600 000 euros sont prévus pour 2023.
Au-delà de la récompense financière, ce qui compte le plus, c’est la notoriété, la renommée internationale, l’attractivité et la référence en matière environnementale, source de retombées économiques et financières à venir.
Grenoble, lauréate du concours pour 2022, succède à la ville de Lahti en Finlande pour 2021. Nantes avait été élue en 2013. Dijon, déjà candidate en 2018, avait terminé à la quatrième place.
Parmi les arguments abordés par Dijon, figurent notamment la Smart City, le projet d'alimentation durable d'ici à 2030, le projet d'hydrogène ou encore la protection de la biodiversité.

Présidée par un maire écologiste, Grenoble avait sans doute une longueur d’avance en matière de transition écologique et aussi de mobilisation citoyenne pour un projet vert.
« Je suis heureux pour Grenoble et triste pour Dijon » a déclaré François Rebsamen à FR 3 Bourgogne, égratignant au passage les « anars-écolos » qui « ont critiqué beaucoup de points de notre candidature. Cela a dû peser, je pense, dans le choix final. Si c'est pour recommencer à avoir les amis de la terre qui disent tous les jours qu'il faut avoir des ZAD et des ZAD (...) Je vais attendre et je vais regarder, mais bien sûr qu'il faut avoir en tête 2023, on a toujours en tête de gagner ». Et pour se donner davantage de chances de gagner, F. Rebsamen a même annoncé un grand projet de convention citoyenne de la transition écologique en 2021.

Cette compétition, comme d’autres dans des domaines différents, donne à plein dans le marketing territorial et le high tech où ce sont les grands projets et l’affichage qui comptent avant tout.
Et pourtant, le plus important n’est-il pas l’amélioration de la qualité de vie des habitants et la prise en compte de leur avis ? Plutôt que de poursuivre une troisième fois la quête d’une médaille européenne, le Président de la métropole Dijonnaise serait bien inspiré d’entendre les réactions de nombreuses associations de quartier qui se sont manifestées contre la politique de densification urbaine (lire ici) poursuivie depuis de nombreuses années. Ou de dialoguer avec les jardiniers de l’Engrenage qui refusent la construction de 340 logements avenue de Langres plutôt que d’envoyer les bulldozers saccager les potagers récemment cultivés. Ou encore de remédier à la pollution du lac Kir, des rivières et ruisseaux de l’agglomération.
Le magazine Forbes, spécialiste des classements en tout genre (écologie, acteurs les plus riches, self-made men et women, plus grands gestionnaires de fonds spéculatifs), a classé Dijon 1ère ville verte de France tandis que Grenoble ne figure pas dans les dix premiers. Il en va des classements et des prix comme de l’air du temps…

Pour aller plus loin :

Interrogations et propositions de citoyen·e·s (selon les Amis de la Terre)

PLUi-HD de Dijon (rapport du Commissaire-Enquêteur de l'enquête publique)

Réactions de Dijonnais sur la candidature de la ville au titre de "capitale verte européenne"

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