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Appel Plus jamais çà !
Préparons le monde d’après.
Dès le mois de mars , 18 organisations associatives, syndicales, environnementales se sont réunies pour imaginer le monde d’après (CGT, Greenpeace, Oxfam Attac….) suivies très vite par d’autres. Des rencontres avec des partis et mouvements de gauche ont aidé à étoffer le projet : réfléchir sur la crise du Covid, la crise économique, le nécessaire virage pour la transition écologique , s’affranchir du libéralisme, et penser un monde plus juste, plus solidaire, plus durable. Progressistes et humanistes ont été appelés à rejoindre ce groupe.Le 26 mai, la bonne nouvelle tombe : un Collectif d'organisations syndicales et d'associations a travaillé durant le confinement pour élaborer un plan de sortie de crise, avec 34 propositions pour faire face à l'urgence sociale, climatique et pour les droits humains. Une convergence prometteuse d'avenir, et dont les propositions peuvent nourrir le débat politique au sens large.
Le Collectif « Plus jamais ça » :
Il est composé d’organisations syndicales, d’associations et d’ONG fortes de leur engagement et de leur expérience dans la lutte pour la justice sociale, l'écologie, les droits humains, et contre la pauvreté. Indépendantes des partis politiques, elles se côtoient dans les mobilisations sociales et pour le climat. La gravité de la situation (crise du Covid et confinement) les a poussées à lancer ensemble un cri d'alarme « Plus jamais ça », et à construire un « Plan de sortie de crise » avec 34 mesures qui prennent en compte les exigences sociales et écologiques.
Face aux crises sanitaires, environnementales et sociales, il est urgent de porter des propositions de transformation radicale de la société.Ce Plan de sortie de crise est soumis au débat par le Collectif « Plus jamais ça » : c'est une invitation aux discussions, il doit être complété, développé.
Il doit prendre en compte l’actualité qui impose de mettre en avant ces propositions :
- pour un système de protection sociale solidaire, à l’heure où notre système de retraite par répartition est menacé par le gouvernement, et où de nouvelles régressions sociales en termes d’emploi et de salaires sont à craindre avec les plans de licenciement annoncés. Et pour des mesures justes, face au plan de relance de 100 milliards qui servira surtout les grands groupes et très peu le soutien aux personnes fragilisées par la crise (0,8 % du plan!).
- les réponses aux défis environnementaux ne peuvent être remises à plus tard : face au gouvernement qui pense séparément plans de relance et réponses à la Convention citoyenne pour le climat, il faut articuler le social et l’écologie.
Plus que jamais le Collectif estime urgent de reconstruire un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral.Et les partis politiques dans tout ça ?
À gauche, les grandes manœuvres ont commencé en vue de la Présidentielle de 2022. Nous ne souhaitons surtout pas nous retrouver devant le dilemme Macron/ LePen, et il nous paraît urgent que toutes les conséquences néfastes des politiques actuelles soient battues : c'est notre futur qui est en jeu.
Nous suivrons donc avec attention les rencontres qui ont lieu entre le Collectif «P lus jamais ça » et les organisations politiques sur les rangs à la Présidentielle.
Si l’indépendance dans l’action des organisations du mouvement social a été rappelée par le Collectif, les rencontres qui ont eu lieu avec les forces politiques de la gauche et de l’écologie ont permis de confirmer l’importance de ce Plan pour une alternative au néolibéralisme et au productivisme et donc la nécessité de poursuivre ce dialogue.Ce que dit le Collectif «Plus jamais ça » :
La pandémie qui a impacté tous les pays, et ses conséquences dramatiques, révèlent de manière tragique les dérèglements du capitalisme néolibéral et productiviste ainsi que les dysfonctionnements de l’actuelle gouvernance mondiale. La situation nécessite d’affronter ensemble les urgences écologiques, sociales et démocratiques.
Pour tout cela, nous exigeons :
• que la santé de toutes et tous soit une priorité, maintenant et après le 11 mai, date annoncée de sortie du confinement alors même que les conditions sanitaires ne sont pas réunies. [avec la perspective actuelle de "2ème vague", ce point reste d'actualité ! - NDLR]
• que toutes les mesures d’urgence soient prises pour lutter contre les inégalités sociales et pour préserver les droits de chacun·e durant cette période, dont celui d’un travail, d’une alimentation, d’un logement de qualité.
• que la protection sociale des jeunes soit refondée afin de les faire rentrer dans le droit commun. Les jeunes ne peuvent être ni la variable d’ajustement, ni les oublié·e·s de l’après.
• que la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité soient des priorités pour le plan de relance de l’économie, à la mesure de l’urgence climatique.
• une solidarité avec les populations des pays pauvres, premières victimes des dérèglements climatiques, touchés par la crise sanitaire alors que leurs systèmes de santé et leurs services publics sont encore moins préparés que le nôtre à faire face à cette pandémie, sous la menace de crises alimentaires émergentes, passant en premier lieu par l’annulation de leur dette extérieure et le versement de financements additionnels d’urgence.
• que les multinationales s’assurent du respect des droits humains et de conditions de travail décentes pour les travailleuses et travailleurs employé·e·s par leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants à travers le monde plutôt que de les laisser sans revenus, aides ou protections sociales, les rendant plus vulnérables aux risques d’exploitation plutôt que de verser des dividendes à leurs actionnaires.
Le monde d’après doit enfin appliquer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Ce sont souvent des femmes, dans l’ensemble du secteur de la santé et du social, dans les services publics, dans les commerces, dans l’agroalimentaire, qui ont sauvé des vies, ont permis de nous alimenter, ont assuré des missions de protection de la population et ont permis à notre pays de tenir alors qu’elles sont toujours bien moins payées que les hommes : il est temps de reconnaître leur investissement.
Le monde d’après ne doit pas non plus se solder par de nouvelles régressions des droits démocratiques. De ce point de vue, en France comme ailleurs conscient·e·s de la nécessité de respecter toutes les mesures de confinement nécessaires, nous ne sommes pas moins indigné·e·s des violences policières, des contrôles abusifs, des atteintes à la protection des données personnelles et de la vie privée, de la violation des droits des migrant·e·s…
Nous exigeons un plan de relocalisation solidaire et écologique des activités de l’industrie, de l’agriculture et des services :
• « plus jamais » des travailleur·euses mis·e·s en concurrence et appauvri·e·s !
• « plus jamais » la dépendance aux marchés internationaux comme le manque de masques, de sur-blouses et de médicaments,
• « plus jamais » les produits qui font le tour de la planète engendrant pollutions et émissions de gaz à effet de serre !
• Et « plus jamais » la captation des ressources naturelles du Sud au seul profit des transnationales des pays riches.
Pour que le jour d’après ne soit plus comme le jour d’avant, tout soutien public aux entreprises doit d’ores et déjà être conditionné à une reconversion écologique et sociale, qui nous permettra de créer des centaines de milliers d’emplois de qualité en France. Le gouvernement ne doit pas remettre en cause, sous l’influence des industries polluantes, les engagements et les objectifs environnementaux, déjà très en dessous du niveau exigé par l’urgence climatique. Il doit aussi suspendre les ventes d’armes qui alimentent les conflits et le terrorisme, et réfléchir à abandonner la dissuasion nucléaire coûteuse et plus dangereuse qu’efficace.
Nous exigeons que la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité soient des priorités pour le plan de relance de l’économie, et qu’elles soient à la mesure de l’urgence climatique.
Nous exigeons un plan de développement de tous les services publics et une revalorisation des métiers d’utilité publique :
• « plus jamais » les hôpitaux débordés du fait des fermetures de lits et du manque de soignant·e.s,
• « plus jamais » d’une recherche publique manquant de crédits,
• « plus jamais » des services publics exsangues,
• « plus jamais » des Ehpad délaissés,
• « plus jamais » des personnes sans revenu et en précarité alimentaire.
• « plus jamais » de fausses excuses quant au manque de budget public pour les financer, alors qu’une fiscalité plus juste (y compris sur la fortune / le patrimoine), une véritable lutte contre l’évasion fiscale et la transformation de la dette publique en dette perpétuelle à taux zéro par la BCE en donneraient les moyens.
Ce que nous voulons en France comme ailleurs: un changement de cap, pour un futur écologique, social, féministe et démocratique!Lire l'intégralité des 34 propositions et voir les organisations signataires :
https://france.attac.org/IMG/pdf/le_plan_de_sortie_de_crise.pdfPour aller plus loin (pétition, vidéo, article) :
https://www.cgt.fr/actualites/europe/mobilisation/plus-jamais-ca-un-monde-a-reconstruire