En Palestine, la résistance s'amplifie




La fin du Ramadan a été marquée par de graves événements en Israël / Palestine, avec une flambée de violences sans précédent dans les « territoires de l'intérieur », l'entrée en scène du Hamas et le bombardement de la bande de Gaza qui a fait plus de 200 morts côté palestinien, dont près de 70 enfants.

Comment en est on arrivé là ?

A Jérusalem Est, l'expulsion programmée de familles palestiniennes de leurs maisons a donné lieu à des manifestations et à des actes de résistance. La présence policière à la Porte de Damas et sur l'Esplanade des mosquées, hauts lieux de l'islam et de la vie palestinienne à Jérusalem, a déclenché la colère et la riposte des jeunes, durement réprimés par la police.

Dans les villes dites « mixtes » des territoires de l'intérieur, des bandes de miliciens d'extrême droite ont lancé la chasse aux arabes, avec la volonté de tuer. Là aussi la jeunesse a riposté, montrant sa colère contre l' État d'Israël auto-proclamé comme « Juif », qui considère les Palestiniens sur son sol comme des citoyens de seconde zone.

En Cisjordanie occupée, la colonisation se poursuit, tout comme le blocus de Gaza, dont les habitants sont toujours « en cage » et ne peuvent manifester sous peine de mutilation ou de mort.

Ainsi Netanyahou, allié à l'extrême droite et aux ultras orthodoxes, poursuit sa politique de provocations et de négation des droits des Palestiniens tels que définis par les résolutions de l'ONU. Pire, pyromane en chef, il compte sur le déclenchement d'une troisième intifada pour rester en place, et ainsi échapper à la justice de son pays où il est accusé de corruption.

Après le cessez-le-feu du 21 mai, où en est on ?

Du côté israélien, c'est la répression : en plus des arrestations nombreuses en Cisjordanie et à Jérusalem Est, plus de 700 Palestiniens, dont des dizaines d'enfants, ont été arrêtés de façon très violente dans les territoires de l'intérieur entre le 9 et le 14 mai. Le but : terroriser les manifestants et empêcher la défense des maisons. De nombreux journalistes se retrouvent aussi en prison.
Du côté palestinien, la stratégie israélienne de fragmentation et d’isolement du peuple palestinien est en train de voler en éclats : la résistance est très forte, la jeunesse a montré qu'elle n'a pas peur. Les nationalistes israéliens qui voulaient défiler dans Jérusalem-Est pour la Marche du Drapeau ont dû renoncer pour la 2ème fois, alors qu'un marathon était organisé entre deux quartiers de Jérusalem Est par les Palestiniens.

Au plan international, l'ONU a créé pour la 1ère fois, le 26 mai, une commission d'enquête sur toutes les violations présumées du droit international humanitaire et des droits de l'Homme depuis le 13 avril 2021 dans tout le territoire palestinien occupé.
La France s'est abstenue lors du vote sur cette commission d'enquête, fidèle à la ligne suivie par ses gouvernements successifs de soutien systématique à la politique de Netanyahou et de l'extrême droite israélienne. Ainsi les manifestations de soutien aux Palestiniens bombardés à Gaza ont été interdites par Darmanin et les préfets, dont celui de Dijon. Dans le même temps, tétanisées par la peur d'être taxées d'antisémites par les soutiens actifs d'Israël en France, les médias racontent une réalité tronquée, mettant sur un pied d'égalité occupants et occupés.

Il est clair maintenant que les Israéliens ne peuvent plus imaginer contenir la colère et la résistance des Palestiniens derrière le "mur de la honte" qui encercle la Cisjordanie, et dans le blocus de la bande de Gaza. C'est maintenant à l'intérieur d'Israël qu'elles se manifestent, ravivant dans la population palestinienne la mémoire de la Nakba (la" catastrophe", qui a chassé les Palestiniens de leurs terres en 1948).
Plus que jamais, la diplomatie doit agir pour protéger les Palestiniens et faire reconnaître leurs droits.
Plus que jamais, le boycott d'Israël est à l'ordre du jour pour faire tomber un régime reconnu d'apartheid (même Jean-Yves Le Drian le dit !) comme en Afrique du Sud dans les années 70.



Signez et partagez la pétition "Protéger les Palestiniens de Jérusalem, la France doit agir"

Rapport sur les arrestations arbitraires et violentes : orientxxi.info/vague-d-arrestations-arbitraires-parmi-les-palestiniens-d-israel,4771

La résistance comme thérapie, interview d'une psychiatre palestinienne : https://lundi.am/Palestine-la-resistance-comme-therapie

La jeunesse mobilisée : https://www.politis.fr/articles/2021/05/une-jeunesse-palestinienne-vent-debout-43188/

Témoignage : une nuit à Jérusalem, avril 2020 : https://visionscarto.net/une-nuit-a-jerusalem-avril-2021

 


Iyad Alasttal est un jeune réalisateur, il réalise des courts métrages sur la vie à Gaza (Gaza Stories, visibles sur YouTube) depuis plusieurs années. Il a réalisé un film, Gaza balle au pied, sur la venue en France d'une équipe de foot gazaouie dont la particularité est que tous les joueurs ont perdu une jambe suite aux tirs des snipers israéliens lors des manifestations pour la terre de 2019/2020. Il vient en principe à Dijon fin septembre présenter son film.

Films de Gaza stories : https://www.youtube.com/channel/UCO0EPtvUNAKlk6G4Hnj1Hww

Document d'accompagnement : À Gaza, nous sommes attachés à l’espoir, à l’amour, à la vie, et souvent à la mort !                         retour

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