Quelles réponses
face au trafic de drogue ?



Récemment, France 3 Bourgogne Franche-Comté a diffusé un court reportage sur le trafic de stupéfiants dans le quartier du Pré Bourgeot à Quetigny. Certains habitants du quartier s’en plaignent et ne cachent pas leur inquiétude, voire leur peur. Et on peut les comprendre, même s’il ne faut pas exagérer l’étendue du trafic dans notre ville.

Si le constat de ce fléau qui touche même des jeunes adolescents est partagé par tous, les solutions pour l’éradiquer sont loin d’être unanimes.
Comment faire en effet ? Accroître les effectifs de police et accentuer la répression, comme le préconise Sébastien Kencker, du groupe ETIQ ? Augmenter le nombre de caméras de surveillance, comme le fait la majorité municipale, tout en reconnaissant que les caméras ne font que déplacer les points de deal ?

Ces réponses essayées depuis plusieurs dizaines d’années n’ont pas empêché notre pays de rester champion d’Europe de la consommation d’un cannabis toujours plus toxique du fait d'une teneur plus forte en THC, sa substance active.
Selon l’OFDT (Office Français des Drogues et Toxicomanies), 21 % des jeunes de 15 à 34 ans consomment régulièrement du cannabis. À 17 ans, un jeune sur cinq en fait un usage au moins mensuel.
C’est dire à quel point le système de prohibition mis en place par la loi de 1970 est un échec. Non seulement il n’a pas empêché la consommation de masse du cannabis, mais il ne protège pas les plus fragiles, en particulier les plus jeunes. De plus, il coûte cher en moyens policiers et judiciaires – environ 600 millions d’euros par an selon le Conseil d’analyse économique (CAE) attaché aux services du Premier Ministre – pendant qu’il permet aux producteurs et trafiquants de s’enrichir.
D’après l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, les interpellations ont été multipliées par 7 entre 1990 et 2010. Et les condamnations ont frappé davantage les consommateurs que les vendeurs (4 % des condamnations) ou les trafiquants (2 %), qui auraient dû être les cibles principales de la lutte contre les stupéfiants.

Continuer dans la voie de l’interdiction et de la répression, comme s’entête à le faire Emmanuel Macron, mène à l’impasse. De plus en plus de voix, citoyens, responsables politiques, médecins, s’élèvent pour exiger la légalisation du cannabis. Légaliser, c’est maîtriser la production, la distribution du produit et sa composition, et de ce fait enrayer le trafic illicite qui gangrène certains de nos quartiers. Plusieurs pays se sont déjà engagés dans cette voie avec des expériences prometteuses : le Canada, l’Uruguay, le Portugal, plusieurs États des USA...

Bien sûr, toutes les drogues n’ont pas le même niveau de gravité, et certaines demandent des réponses plus appropriées que celles efficaces contre le cannabis. Mais dans les quartiers gangrénés par les dealers, c’est essentiellement le cannabis qui circule. Selon l’Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice (INHESJ), plus de 230 000 personnes seraient impliquées dans ce trafic dans notre pays.

La légalisation du cannabis est la meilleure alternative à la politique d’interdiction et de répression menée depuis plus de 50 ans. Elle n’entrainerait pas de surconsommation et ne favoriserait pas le passage aux drogues dites "dures". Au contraire, car ce n’est pas tant l’usage du cannabis qui provoque ce passage que l’invitation des trafiquants et des dealers à consommer ces stupéfiants beaucoup plus dangereux.


Faut-il légaliser le cannabis en France ? Vingt arguments pour se forger une opinion (lemonde.fr)

TRIBUNE. « Après la crise du Covid-19, il faut légaliser le cannabis, vite ! » (nouvelobs.com)

Cannabis : Emmanuel Macron ferme la porte à la légalisation (20 minutes.fr)

 

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