Les retraité·e·s veulent vivre !



Mercredi 31 mars, les syndicats et associations CGT, CFE-CGC, FO, CFTC, FSU, Fédération Générale des Retraités, Solidaires, Loisirs et Solidarité des Retraités, organisaient un rassemblement place de la République, pour "une revalorisation immédiate des retraites, des pensions toutes supérieures au SMIC, une campagne de vaccination efficace". Parmi les interventions, celle de Philippe Choulot, de la F.S.U. Côte-d'Or, qui a aimablement accepté que nous reproduisions ici ses propos.

Que dire de la gestion de la crise par ce gouvernement et celui qui l’a précédé  ? Quatre caractéristiques : le mépris, le mensonge, une gestion calamiteuse, l’incohérence.
Le mépris envers les plus faibles et les plus démunis considérés comme une charge insupportable. C’est le gel des pensions mais aussi la baisse souhaitée des allocations et aides diverses pour les personnes âgées dépendantes ou les personnes handicapées préconisées dans le rapport Vachey. Ce sont les soignants laissés sans matériel au plus fort de la crise, les caissières, les AVS, etc., mais aussi les résidents des EHPAD et ceux qui les prenaient en charge. C’est Rungis transformée en une gigantesque morgue où les familles éplorées doivent attendre qu’un chariot élévateur leur amène le cercueil de leur parent. Ce sont des résidents à plusieurs par chambres qui décèdent en grand nombre, jusqu’à 40 % de l’effectif de certains EHPAD. Ce sont des refus de prises en charge de patients âgés, faute de moyens, et des conditions d’accueil dégradées dans les hôpitaux publics, rapportés par la Cour des comptes qui pointe l’impréparation face à cette crise annoncée.
Le mensonge : de « les masques ne servent à rien » de Sibeth N’Diaye à « Nous avons les stocks nécessaires pour faire face » d’Agnès Buzyn, nos politiques sont toujours capables de nous mentir, les yeux dans les yeux.
Ce sont les chiffres de contamination dans les écoles trafiqués par le ministre de l’Éducation Nationale, les lits d’hôpitaux que l’on continue à supprimer malgré la situation et des discours prétendant le contraire.
Ce sont les revendications légitimes des personnels soignants ou aidants qui sont soit ignorées soit détournées. Bref, aucun mensonge n’est trop gros, aucun détournement ne leur fait peur.
La gestion calamiteuse des moyens et des décisions à prendre : Le rôle de l’État est de prévenir et protéger les citoyens ; qu’a-t-il fait ? Rien ! Le 30 janvier, l’OMS recommande de reconstituer d’urgence les stocks de matériel médical (matériel de protection, mais aussi matériel de tests, etc.) ; que fait l’État ? Rien ! L’OMS recommande un testing renforcé ; que fait l’État ? Rien ! Pis, le ministre est obligé de commander un audit à une société privée pour connaître ses moyens de tests ! Les labos vétérinaires qui se sont proposés pour participer à ce travail sont rejetés, d’où la perte d’un temps précieux et de nombreux morts supplémentaires.
Mais on sait faire de la com ! Là où les Chinois construisent un hôpital de 1 000 places tout équipé, en dur et en 10 jours, les médias s’émerveillent de la construction d’un hôpital de campagne en toile en 13 jours accueillant 30 patients !... au lieu de réouvrir les petites structures de proximité, ou de faire appel à des établissements privés qui permettaient une prise en charge localement, on préfère déplacer quelques patients par hélicoptère ou TGV à grand renfort d’images.
Dans les EHPAD, ce sont des personnels épuisés qui doivent gérer des situations aberrantes. Absence de matériel, manque de personnels, chambres à plusieurs lits qui favorisent la diffusion du virus, etc. Le profit à tout prix montre ici son inhumanité. Pour l’ensemble des Français, ce sont des soins, des opérations annulés ou reportés, au risque d’aggraver leur pathologie.
En ce qui concerne les vaccins, que dire ?... là où nos voisins vaccinent à tour de bras, si j’ose dire ! Nous sommes en retard. Les labos ne respectent pas leurs engagements, licencient même comme Sanofi, mais on continue de les subventionner. Pour nous, Il faut lever les brevets sur les vaccins pour permettre l’accès à des soins de qualité pour tous, partout dans le monde !
L’incohérence : ce que nous a montré cette crise, c’est que se démunir de ses moyens de production au profit de pays à bas coût est une vision à court terme qui détruit notre indépendance et empêche toute réactivité face à une crise ! Pour autant, la fabrication de masques (nous avions une usine de production de masques en France qui n’a toujours pas réouvert ses portes), la fabrication de réactifs et de produits d’anesthésie n’est toujours pas envisagée.
Par ailleurs, comment s’y retrouver entre ces mesures contradictoires annoncées à la radio et à la télévision ? Certains commerces qui restent fermés, des restaurants, des musées, des salles de spectacles… Quelle logique préside à ces décisions ? Le citoyen, perplexe, se demande si ces arbitrages contradictoires qui créent la confusion ne permettent pas d’arroser les actionnaires des grandes entreprises.

Ce que nous exigeons :
• l’arrêt des discours discriminatoires sur les personnes âgées et handicapées
• un traitement digne des résidents en EHPAD ou à domicile
• des vaccins disponibles rapidement pour tous ceux qui le souhaitent
• des moyens pour l’hôpital public et une prise en charge à 100 % par la Sécu des dépenses de santé.
• un grand service public de l’aide à l’autonomie
• des pensions permettant une vie décente (pas de pension inférieure au SMIC)

 

Tract de l'intersyndicale pour la journée du 27 mars

Sur les retraites :
Contre la "5ème branche" (position de la CGT)
Pour le "5ème risque" (position de la CFDT)

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