L'analyse des besoins sociaux :
constat incomplet, projets partielsQu'est-ce que l'Analyse des Besoins Sociaux (ABS) ?
Ce sont les résultats d'une enquête que les centres communaux d'action sociale (CCAS) de toutes les communes doivent produire pour orienter la politique sociale de la commune. Annuelle jusqu'en 2016, elle est maintenant liée au renouvellement des conseils municipaux. Elle peut être actualisée / complétée chaque année pour aider aux décisions lors du débat d'orientation budgétaire.
Texte de loi du 21 juin 2016 : "L'analyse des besoins sociaux consiste en un diagnostic sociodémographique à partir des données d'observation sociale du territoire. Ce diagnostic est établi avec l'ensemble des partenaires, publics ou privés, qui participent à la mise en œuvre des actions de prévention et de développement social telles que mentionnées à l'article L. 123-5".
Et à Quetigny ?
L’ABS a été réalisée pour le CCAS de Quetigny par un cabinet, en 2019/2020. Ses résultats devaient être publiés en 2020, mais la date a été reportée en raison de la crise Covid.
La commission Solidarité du Conseil Municipal, qui s'est réunie ce 3 mars, a étudié une synthèse de cette ABS. Nous ne disposons pas à ce jour des résultats complets, malgré nos demandes. Et le Conseil Municipal n'a pas encore été saisi des résultats de cette analyse.Que révèle cette ABS ?
Nous attendions ces résultats pour avoir une idée concrète des besoins des habitants de Quetigny. Le report de quelques mois de la production des résultats de l'ABS nous semblait permettre d'avoir des chiffres actualisés, notamment avec la crise Covid et ses conséquences sur les habitants de Quetigny.
Or les chiffres qui sont produits dans la synthèse datent de 2016, et sont tirés des chiffres de l'INSEE dont nous pouvons tous disposer sur internet où ils sont actualisés à 2017, ou 2019 pour certains chiffres :https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=COM-21515#chiffre-cle-1
- 1180 personnes pauvres à Quetigny en 2016. C''est 13 % des habitants, contre 14 % pour la Métropole, et 15 % pour la France métropolitaine.
- 24,1 % des habitants ont 60 ans et plus (24,2 % pour la Métropole et 25,4 % en France métropolitaine). Ce vieillissement n'est pas spécifique à Quetigny, qui ne fait que combler un certain "écart".
- sur les 4 094 "ménages" (foyers), 33,7 % sont composés de personnes seules, et 28,9 % des familles sont monoparentales.
Ces chiffres en progression permettent de dégager des priorités pour l'action municipale, notamment pour lutter contre l'isolement.
Des chiffres provenant d'autres sources (partenaires publics ou privés comme le préconise la loi) n'apparaissent pas dans la synthèse.Quelles perspectives ?
Pour la majorité municipale, l'ABS avait 2 axes prioritaires :
1. Le logement et la dynamique de peuplement :
- après l'achèvement des constructions en cours (+ 300 logements d'ici 2022), il est prévu 60 logements nouveaux par an jusqu'en 2025. Et le rapport insiste sur la nécessité de construire des logements à l'horizon 2026/2030, sous peine de voir la population diminuer.
- concernant les logements sociaux sur Quetigny, seulement une demande sur 4 peut aboutir (contre une sur 2 pour l'agglomération dijonnaise).Ce constat nous interroge sur les futurs projets immobiliers à Quetigny : des logements pour qui ? à quel endroit de la ville pour qu'elle reste vivable ?
- Une allusion, faite à la participation des habitants et au recueil de leur analyse, est présentée sous forme de questions.
Là aussi, nous serons vigilants pour que les habitants non seulement s'expriment, mais aussi pour que leur avis soit pris en compte.
2. Le plan d'action « seniors » :Des réponses aux besoins des seniors sont listés, pour le maintien à domicile, lutter contre l'isolement, etc.
Mais les seniors (60 ans et plus) ne sont pas une catégorie homogène, et il nous paraît important de ne pas les cantonner dans des activités où ils ne se retrouveraient qu'entre eux.Mais l'étude aborde aussi la crise Covid, les actions menées en 2020, et ses conséquences sur les habitants.
- Lors des 12 derniers mois, 1175 « ménages seniors » ont été appelés à l'initiative du CCAS et moins de 40 ont souhaité des appels réguliers. Les autres ont trouvé de l'aide auprès de leurs proches et de leurs voisins.
- La majorité des autres ménages en difficultés, soit psychologiques soit financières durant la période de crise du Covid, n’ont pas eu le réflexe de se tourner pas vers les services sociaux. Si les raisons n’en sont pas vraiment analysées dans ce document, leurs besoins sont identifiés : un soutien financier pour éviter l'installation de la précarité (factures loyers, énergie, alimentation), une information et des garanties sur leurs droits (chômage partiel fin de contrat…) pour les personnes qui, voulant garder leur autonomie, n'ont pas l'habitude de faire appel aux services sociaux.
Les enjeux de l'après-crise sanitaire :- 110 personnes âgées, cumulant plusieurs désavantages, sont considérées comme « fragiles » et 1180 personnes sont sous le seuil de pauvreté.
- de nombreux ménages, et pas seulement les plus pauvres, ont connu une baisse brutale de leur revenu du fait d’une perte totale ou partielle de leur activité, salariée ou autre.
- ces baisses de revenu ne manqueront pas de faire apparaître de nouvelles demandes d’aides.Cela nous semble donc indiquer les priorités de l'action sociale dans notre commune.
La commune a mis en place de nouvelles aides d'urgence, d’autres mesures de soutien aux familles et enfants fragiles (aide aux devoirs, soutien scolaire, soutien aux parents dans l'éducation) sont proposées, ce qui est positif. Mais la ville peut aller plus loin, en développant les ressources humaines pour la mise en place de ces mesures et aussi en se donnant les moyens d’une aide financière durable aux personnes et aux familles les plus pauvres.La conclusion du rapport propose de poursuivre et élargir l'ABS en lien avec la mise en place du service social métropolitain*.
Deux agents vont venir renforcer l'équipe municipale et le CCAS va s'ouvrir aux familles et aux personnes seules.
Nous suivrons avec intérêt cette évolution, et nous interviendrons pour que la possibilité d'un complément de ressources,
promesse électorale de R. Détang, soit mise rapidement à l'étude et se concrétise.*Au 1er juin, les compétences sociales jusqu'ici portées par le Conseil départemental sont transférées à Dijon métropole, conformément à la Loi . Une nouvelle organisation de l'action sociale est en cours à l’échelle de la métropole. Le service social métropolitain est désormais chargé du premier accueil des personnes en difficulté. Le rôle des CCAS sera ainsi renforcé, au service des publics les plus fragiles. Le Fonds de Solidarité pour le Logement (FSL) et le Fonds d'Aide aux Jeunes (FAJ) relèveront désormais de la métropole. Le FSL accorde des aides financières aux personnes qui rencontrent des difficultés pour assurer les dépenses de leur logement. Le FAJ apporte un soutien financier aux jeunes de 18 à 25 ans pour appuyer leur insertion sociale et professionnelle.
La conclusion propose de poursuivre et élargir l'ABS en lien avec la mise en place du service social métropolitain*. Deux agents vont venir renforcer l'équipe municipale et le CCAS va s'ouvrir aux familles et aux personnes seules.
Nous suivrons avec intérêt cette évolution, et nous interviendrons pour que la promesse électorale de R. Détang d'un complément de ressources soit mise à l'étude et se concrétise.