Le 8 mars, et après ?
Chaque année le 8 mars, c'est la journée internationale des droits des femmes. Cette date nous rappelle que nous ne sommes pas au bout des obstacles pour arriver à l'égalité entre les femmes et les hommes. Et chaque année, de plus en plus, cette journée donne un écho à toutes les luttes que mènent les femmes, pour dire non aux violences sexuelles, physiques, non aux discriminations dans le travail, les responsabilités, l'éducation...
Cela ne date pas d'hier ! C'est en 1910 que des femmes instaurent la 1ère journée internationale des femmes. Depuis, même si des droits ont été conquis dans le monde (de façon inégale !), ils peuvent être remis en cause partout et tout le temps. Ainsi aux États-Unis, dans l'État de l' Arkansas ce 9 mars, l'avortement a été déclaré illégal, même en cas de viol et d'inceste. Même chose au cœur de l'Europe, en Pologne. Et cela dans le même temps que les femmes argentines obtenaient ce droit de haute lutte.
Il en est ainsi des droits des femmes, toujours instrumentalisés par des gouvernements conservateurs, toujours remis en cause pour marquer leur domination sur cette moitié du monde.
Il reste bien des citadelles à conquérir !
La simple lecture du rapport 2020 du Ministère de l'Égalité Femmes Hommes (chiffres clés) révèle qu'il y a encore du chemin à faire...
Dès la 1ère page, « Impact de la crise sanitaire », on apprend que la part des femmes « au front » en 2020 était de 48 % dans le secteur alimentaire, 67 % dans l'enseignement, 77,3 % des médecins et personnel non médical des hôpitaux, 83 % dans l'aide aux personnes et à la propreté, et 87,4 % dans les Ehpad. Elles ont donc été les plus exposées. Mais dans le même temps, elles n'ont été que 20 % des expert·e·s présent·e·s dans les médias.Et tout a continué durant cette période : augmentation des violences domestiques, harcèlement de rue, au travail, violences sexuelles...
Les chiffres sont là : orientation scolaire et professionnelle, responsabilités, revenus, expertise, les femmes ne remportent jamais la palme... mais pour la précarité, la charge des enfants? elles sont les grandes gagnantes !https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/uploads/2020/12/Chiffres-cles-EFH_2020.pdf
C'est ce qu'elles ont dénoncé ce 8 mars.
Un appel à la grève féministe a été lancé par la CGT, Solidaires et la FSU, appuyées par 34 associations et collectifs féministes pour dénoncer ces criantes inégalités.
Il s'agissait de rappeler que les confinements, le télétravail, et la crise sanitaire ont bien montré que les « premiers de corvée » étaient surtout des « premières de corvée »..... et que les inégalités de salaire perdurent, tout comme avant.
Il s'agissait aussi de dénoncer la situation de l'aide à domicile qui fait de plus en plus partie de la « chaîne sanitaire ». La colère est immense chez les salariées de ce secteur : elles sont sous-payées, absentes des mesures du Ségur de la Santé (augmentations de salaire), et ont été peu nombreuses à toucher la prime Covid.Ce que veulent les femmes ? c'est l'égalité professionnelle, « ici et maintenant » !
À quand le changement ?
Actuellement dans le monde, seuls 22 pays sont dirigés par des femmes chefs d’État ou de gouvernement. Au rythme où vont les choses, il faudra cent trente ans pour atteindre la parité des sexes au niveau des chefs de gouvernement. Et dans les organes législatifs nationaux (parlements...), cet objectif ne sera pas atteint avant 2063, selon ONU Femmes.
Encore un peu d'efforts, Messieurs, pour lâcher le pouvoir à vos égales !Plus que jamais, les femmes n'en peuvent plus de la domination qu'elles subissent et des conséquences sur leur vie. Elles veulent en finir avec cette injustice, qui, comme toutes les discriminations et les injustices, a son origine dans un système dont l'inégalité et le profit sont la loi.
« Craignez la colère des femmes, elle est présente et elle est en train de s'organiser. Il faut entendre la terre qui tremble » a déclaré Sandrine Rousseau, écologiste et féministe, à l'adresse d'Emmanuel Macron ce 8 mars.