Brasserie Quetign'eat :
histoire d'une vente
Suite au vote du Conseil Municipal du 23 novembre 2021, la Ville de Quetigny va acheter la Brasserie Quetign’eat de la place centrale, pour la modique somme de 540 000 € TTC. Sans doute un peu cher payé pour cette construction de 200 m². Mais bon…
Il y a quelques années, pour attirer de nouveaux commerçants, la Municipalité (entendons la majorité municipale) décide d'édifier une brasserie. Elle fait appel au promoteur du projet Cœur de ville, la SPLAAD*, pour la construire. La ville lui cède le terrain pour 1 € symbolique. La SPLAAD touche un pourcentage de 5 % sur les coûts et le suivi des travaux, mais pas seulement : elle perçoit aussi 6 % du montant de la vente, soit 35 000 euros.
Bingo pour la SPAAD sur toute la ligne :
- un terrain cédé à 1 € par la ville, terrain qu’elle rachète ensuite à la SPLAAD pour un prix réel mais qu’on ne connaît pas puisqu'inclus dans le prix global de 540 000 €
- 5 % du coût et suivi des travaux
- 6 % du prix de vente
Tout cela dans une parfaite légalité, celle que les citoyens ont du mal à entrevoir !Question légitime : fallait-il passer par la SPLAAD pour construire cette brasserie ? Pour la médiathèque, qui va coûter 5,5 millions d’euros, la ville a fait appel au promoteur privé ICADE pour la construction de la coque (structure et réseaux) et à de multiples entreprises pour l’aménagement intérieur. Si la maîtrise d’œuvre avait été confiée à la SPLAAD, cela aurait coûté à la ville 330 000 € de plus (6 %) pour la réalisation, et 275 000 € de plus (5 %) pour le suivi des travaux. Ouf ! il est heureux que la construction de la médiathèque n'ait pas été confiée à la SPLAAD...
Pour l’ensemble de la réalisation de l’opération « Cœur de ville », la SPLAAD touchera 1,33 million d'€. On est en droit de s’interroger sur la pertinence du choix de cet aménageur, fût-il public, pour piloter une opération qui n’a pas vraiment reçu l’assentiment des Quetignois et pour laquelle ils n’ont eu de la part de la majorité municipale ni information ni explication sur le coût prévisionnel ou en cours. La SPLAAD, organisme tentaculaire d’aménagement sur l’agglomération dijonnaise, a sans doute quelque utilité, mais elle échappe au contrôle citoyen et même à la plupart des élus des communes. Ceux-ci en effet n’ont pas les éléments suffisants pour détecter bon nombre de mécanismes opaques qui font que les communes ne sont pas toujours gagnantes dans les opérations d’aménagement qu’elles conduisent.
* Société Publique Locale "Aménagement de l'Agglomération dijonnaise", présidée par Pierre Pribetich, adjoint au maire de Dijon