Quetigny : un diagnostic social inquiétant

Au mois de septembre dernier est paru un diagnostic social sur Quetigny effectué essentiellement à partir des données de L’INSEE et de la CAF (Caisse d’allocations familiales), dans le cadre de la Convention territoriale générale (CTG). Cette convention qui doit être prochainement signée entre la Ville et la CAF va définir pour les années à venir le projet social de la commune pour l’enfance, la famille, l’animation de la vie sociale, l’accès aux droits, le logement...
La première étape de cette démarche globale a abouti à un diagnostic partagé (lire le document) dont Réinventons Quetigny a rappelé quelques grandes lignes lors du conseil municipal du 23 novembre (lire ici) au moment du débat d’orientation budgétaire :
• une aggravation du chômage et de la pauvreté : le taux de chômage est passé de 9,7 % en 2007 à 15,2 % en 2017 et atteint même 22,7 % dans le quartier des Huches. Le chômage des jeunes se situe autour de 30 % et la part des jeunes (15-24 ans) ni en emploi ni en études est passée de 12,7 % à 20,5 % au cours de la même période
• la précarisation des allocataires CAF s’accentue dans la commune : le nombre de personnes couvertes par un Revenu minimum garanti a augmenté de plus de 27 % entre 2017 et 2019 : plus de 400 personnes nouvelles concernées. Cette précarité touche plus sévèrement certains publics : 31 % des locataires HLM pauvres, 17 % dans les foyers dont les référents ont de 30 ans à 39 ans et 16 % de familles monoparentales pauvres
• sur les 1908 allocataires CAF de notre ville, 29,5 % sont sous le seuil de bas revenu (voir ici) et parmi eux 50 % des mono-parents, 37 % des allocataires des Huches. Plus d’1/4 des enfants de la commune (plus de 400) vit dans un foyer allocataire à bas revenu
• certaines demandes sociales se renforcent : + 120 % pour l’aide alimentaire entre 2017 et 2019, évolution corroborée par les chiffres publiés par le Secours Catholique au niveau national : le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a plus que doublé entre 2009 (2,6 millions) et 2021 (5 à 7 millions).

Même si les chiffres du diagnostic utilisé pour la CTG commencent à dater, ils indiquent des tendances lourdes pour notre ville. La situation s’est encore aggravée avec la crise sanitaire, et la reprise observée en 2021, fragile et incertaine, ne peut avoir sensiblement modifié ce diagnostic, surtout avec la réforme de l’indemnité de chômage qui va entraîner une perte de revenu allant jusqu’à 30 % pour plus d’un million de demandeurs d’emploi.

Pour compléter cet état des lieux, une enquête de la CAF auprès des allocataires quetignois en juin 2021 a fait apparaître :
• plusieurs demandes : - amélioration du confort et adaptation des logements sociaux
• plusieurs demandes : - une vie locale plus développée dans la commune et les quartiers
• plusieurs difficultés : - accès aux droits rendu encore plus difficile par la dématérialisation des services
• plusieurs difficultés : - difficultés d’insertion professionnelle et d’accès à l’emploi
• plusieurs difficultés : - offre de transport en commun insuffisamment adaptée.
• plusieurs difficultés : - offre périscolaire et de loisirs insuffisante pour les enfants ou inaccessible du fait du coût financier.

Le défi de la lutte contre la précarité et la pauvreté dans notre ville ne peut pas être relevé par quelques aides ponctuelles ou secours d’urgence. Il dépend au premier chef des mesures globales prises au niveau national, mais nous pouvons y contribuer sur notre ville par des mesures structurelles telles qu’un revenu complémentaire municipal dont Réinventons Quetigny et la Majorité municipale ont proposé dans leurs programmes qu’il soit étudié au cours de ce mandat. Le diagnostic de la CAF montre qu’il est urgent de passer à l’acte.

 

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