Amazon à Longvic,
non à la catastrophe annoncée !

Avec la complicité de certain·e·s élu·e·s de Dijon Métropole, l'araignée de Jeff Bezos vient tisser sa toile jusque dans notre agglomération. Début novembre, un article du Bien Public annonce l'installation d'un entrepôt Amazon à Longvic, pour « servir » les clients dits « du dernier km », c’est-à-dire, dans notre région, jusqu'à Besançon.

Malgré la campagne de pub savamment orchestrée avec l'aide du Bien Public, on sait déjà que c'est une mauvaise nouvelle pour l'emploi, le climat et les finances publiques !
D'ailleurs Amazon le sait : elle a dû recourir aux services d'une société « écran », la SOREMI, pour acquérir le terrain et le bâtiment qui s'y trouvait. La contestation du modèle Amazon est telle que le permis de construire est mis ainsi au nom d'une autre société, (qui louera ensuite le bâtiment ?) pour éviter tout problème avec la population locale. En effet, on commence à entrevoir ce qu'est le modèle Amazon, et la façon dont il s'en prend :

- à l'emploi :
Amazon et les élu·e·s complices annoncent fièrement le recrutement de 50 CDI et 250 « collaborateurs ».
Pour les salariés d'Amazon, cela veut dire des conditions de travail très dures, beaucoup d'emplois intérimaires, de nombreux accidents du travail, du turn-over et des licenciements de salariés déclarés inaptes.
Pour les collaborateurs, le statut d'auto-entrepreneurs leur fait porter toutes les charges et tous les risques, alors qu'ils travaillent exclusivement pour Amazon, et aux conditions Amazon. Ces pratiques contribuent à abaisser sans cesse les normes du travail. Et elles ont des conséquences sur l'emploi dans d'autres secteurs, comme La Poste qui pratique la livraison et fait aussi appel maintenant à des sous-traitants..
Ce statut vient d'être dénoncé pour les travailleurs des plateformes Uber et Deliveroo, et ils ont été reconnus par le tribunal comme salariés.
Amazon a déjà contribué largement à la destruction des emplois dans le secteur du commerce : 1 emploi Amazon = 3 suppressions d'emplois !
Et à terme, le but d'Amazon est de se passer de salarié·e·s en les remplaçant par des robots.

- à l'environnement :

Amazon incite sans cesse à la surconsommation, dans les pages de votre navigateur, ou avec ses offres Prime Video pour une livraison plus rapide, et avec ses prix cassés obtenus sur le dos des fournisseurs et des finances publiques.
Amazon détruit aussi tous les retours de marchandises. Gaspillage garanti !
Amazon Longvic va faire circuler une noria de camions, tous à moitié vides, à longueur de journée... C'est sans compter le flot innombrable d'avions (+ 29 % de fret aérien en 2019 !), de camions, qui font circuler les marchandises du fabricant au client, sur toute la planète.
Amazon dit favoriser les entreprises locales, mais c'est une part infime de son activité (greenwashing ? intox ?).

- aux finances publiques :

Amazon se soustrait à ses obligations fiscales, en ne payant pas de TVA (1 milliard d'euros impayés en 2019), et en pratiquant l'évasion fiscale à grande échelle (44 milliards d'euros de ventes en Europe en 2019, 0 impôt payé). Cependant, elle accepte volontiers les cadeaux d'argent public (1,1 million d'euros donnés par la région Bourgogne et le département de Saône-et-Loire lors de son installation à Chalon-sur-Saône). Quand elle ne demande pas aux élu·e·s de lui construire bretelles d'accès et autres routes pour desservir ses entrepôts.

À Nantes comme au Pont du Gard, le géant a dû plier bagage devant la mobilisation de ceux qui refusent son monde. Dans notre métropole, des associations, des syndicats se mobilisent pour dénoncer ses pratiques qui vont à l'encontre de l'intérêt commun, environnemental, social et de justice fiscale. À suivre...

Pour la petite histoire, Amazon s'installe à la place de FrancEole, entreprise de 61 salariés licenciés il y a 3 ans, et qui fabriquait des mâts d'éoliennes. Personne n'est venu au secours de ces salariés dont l'activité a été délocalisée pour plus de profits en Espagne... C'est la loi dure mais c'est la loi... du capitalisme !

À l'heure où nous bouclons cette Lettre, nous apprenons que le Sénat vient de voter une loi en deuxième lecture interdisant la gratuité de la livraison des livres. Réclamée par les libraires, cette mesure vise à rétablir l'équilibre entre Amazon (qui s'affranchit de la TVA et des impôts pour pratiquer cette politique agressive) et les libraires qui, eux, paient le juste prix. Amazon s'est drapé dans l'étoffe du promoteur de la lecture partout, et a fait un lobbying éhonté auprès de la Ministre de la culture, mais a finalement essuyé une nouvelle fois un revers dans ses tentatives de mettre les États à sa botte.


Pour aller plus loin :

https://www.lesechos.fr/pme-regions/bourgogne-franche-comte/amazon-ouvrira-une-agence-de-livraison-a-dijon-longvic-mi-2022-1361438

https://france.attac.org/se-mobiliser/stoppons-amazon-avant-qu-il-ne-soit-trop-tard/article/fiscalite-climat-emploi-pourquoi-s-en-prendre-a-amazon?pk_campaign=Infolettre-3061&pk_kwd=france-attac-org-se-mobiliser

Le futur selon Amazon (à partir de la minute 55 ) :
https://www.arte.tv/fr/videos/095178-000-A/hypermarches-la-chute-de-l-empire/

et aussi :
https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/abandon-du-projet-amazon-dans-le-gard-nouveau-revers-pour-le-geant-de-seattle

Vers notre site web