Le logement, un bien
essentiel qui n'est pas
accessible à tous



Pour faire suite à notre article de la Lettre n°10 de septembre, nous avons interrogé un représentant d'une association de locataires sur le logement social dans la Métropole et à Quetigny.


La demande de logements :

Dans la Métropole, il y a 24 372 logements sociaux et 9 982 demandes en attente, soit une demande (majoritairement de T2 et T3) pour 2,5 logements existants.

À Quetigny, il y a à ce jour 1 015 logements sociaux répartis en 954 appartements et 61 maisons.*
Pour obtenir un logement à Quetigny, le délai moyen d'attente est de 13 mois.
En 2020, il y a eu 86 attributions, tous bailleurs confondus, et en septembre 2021, 479 demandes sont en attente (soit 5,5 demandes pour 1 attribution si on prend en compte les chiffres de 2020).

Les difficultés des locataires :

Actuellement, beaucoup de locataires se retrouvent en difficulté pour payer leur loyer.
Souvent les locataires de logement social doivent choisir entre les différents postes de dépenses. Jusque là, les impayés de loyers étaient souvent imputables, en août-septembre, aux dépenses de l'été, et les locataires arrivaient à honorer le calendrier de remboursement.
Mais là, il ne s'agit plus de cela ! aux difficultés "habituelles" (perte d'emploi, problème de santé, séparation...) viennent s'ajouter les effets de la crise sanitaire (emplois) et la réforme des APL qui a porté un coup très rude au budget des locataires.

Les bailleurs sociaux (les organismes de logement social) se retrouvent avec des impayés de plusieurs millions. En difficulté avec la baisse des aides de l'État, ils doivent aussi assurer la RLS (réduction du loyer de solidarité) qui consiste à baisser le loyer des locataires en fonction de leur ressources. Remplaçant en partie les APL non versées par l'État, ces réductions sont à charge des bailleurs, qui sont donc fragilisés...

Ils recourent alors de plus en plus à l'expulsion des locataires, avec recours à la force publique.
Et là, c'est la misère : des personnes convoquées ne se rendent pas au tribunal, des personnes qui travaillent dorment dans leur voiture... Quand on est au SMIC, le loyer peut atteindre 50 % du salaire !
Les chiffres de ces expulsions sont, semble-t-il, confidentiels...

Qualité du logement et de son environnement :

D'emblée, notre interlocuteur nous indique que le cadre de vie est aussi important que la qualité du logement pour les locataires. Ainsi, à Fontaine d'Ouche, des habitants d'appartements de qualité ont fait une demande de changement car l'environnement se dégrade.

Pour éviter cela, il indique qu'il faut s'occuper des jeunes, leur proposer des aides, un suivi social, éducatif... « Il faut mettre les moyens sur notre jeunesse ». Et les considérer comme des interlocuteurs avec lesquels il faut dialoguer. C'est ce qu'il pratique quand des problèmes se posent, et cela marche !

Il propose aussi de remettre en place les gardiens d'immeuble pour faciliter la vie des habitants, et de restaurer le respect mutuel dans les relations entre les locataires, quels que soient leur âge ou leur situation.

 

* en 2018, il y avait au total 4 349 logements à Quetigny, dont 95,4 % sont des résidences principales.
L’INSEE mentionnait alors 1068 logements sociaux, soit 25,6 %.

 

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