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Le logement : un bien
essentiel qui n'est pas accessible à tous
Se loger est le 2ème besoin humain fondamental. Or, selon la situation sociale, les inégalités sont très fortes et ont des conséquences sur nos vies. L'espérance de vie des sans-abris, à partir du jour où ils sont à la rue, est de 15 ans (âge moyen du décès autour de 50 ans).Trouver un logement devient de plus en plus difficile, et pour de nombreux concitoyens, c'est le 1er poste de dépense. La part du budget consacré au logement a fortement augmenté (9 % en 1959 contre 21 % en 2014). Son coût est un motif d'exclusion sociale (pas de logement => difficile de trouver un travail...).
Alors que dans le secteur privé, les loyers ont considérablement augmenté, les salaires et les pensions ne suivent pas, le travail à temps partiel subi s'est développé. Cela fait exploser la demande de logement social, et le nombre d'expulsions pas seulement locatives (+ 161 % depuis 2001). La crise sanitaire a aggravé la situation : en 2021, 32 % des propriétaires (17 % en 2020) et 16 % des locataires (6 % en 2020) ont des difficultés pour payer leur logement .
En 2019 ont eu lieu 16 900 expulsions faisant appel à la force publique, concernant 36 000 personnes. Ce chiffre ne prend pas en compte les autres expulsions.
En 2021, 30 000 procédures sont en cours, concernant tout type de famille (avec ou sans enfant), et locataires comme propriétaires.Et la situation ne va pas s'arranger avec :
- 1 050 plans de licenciements annoncés depuis début 2021,concernant 106 000 emplois directs
- le refus du gouvernement de donner un coup de pouce au SMIC en juillet (+ 0,99 % !)
- la réforme de l'assurance chômage qui va appauvrir plus d' 1 million de chômeurs et leurs familles
D'après l'association Droit Au Logement (DAL), c'est la politique générale menée en France par l'État, mais aussi par les collectivités locales, qui produit la crise du logement, crise qui profite à l'État et à la spéculation immobilière :• L'État :
Il investit moins dans le logement que ce que le logement lui rapporte par le biais des prélèvements (taxe foncière, taxe sur les mutations). Et le plan de relance confirme ce choix : seulement 500 millions d'€ dédiés à la rénovation thermique des logements sur les 100 milliards du plan de relance (0,5 % !).
https://solutionspro.bienici.com/actualites/ce-que-le-logement-coute-et-rapporte-a-letat-2/Il a ponctionné 3,5 milliards d'€ en réformant les APL : 374 000 bénéficiaires ont perdu cette aide, et 1,3 million ont perdu 70 € par mois !
Il ne répond pas au problème de la hausse des loyers du privé en construisant suffisamment de logement sociaux. Pire, la loi ELAN, votée en 2018, livre au privé des pans entiers du parc de logements sociaux.
Il « criminalise » le squatt, expulsable en toute saison, et augmente la surveillance des locataires.
En instaurant le bail « mobilité » (courte durée), il permet aux propriétaires de surfer sur la location à court terme et le AirBNB en saison.
Et la loi DALO de réquisition des logements vides n'est pas appliquée (1 million de logements vides en France , 7 000 à 8 000 dans l'agglomération dijonnaise !).https://www.droitaulogement.org/2018/11/promulgationelan/
https://www.droitaulogement.org/2018/07/note-elan-31-05-18/
• Les collectivités locales :
- La loi SRU oblige des communes à avoir 20 à 25 % de logements sociaux, mais en réalité les exemptions sont nombreuses et les amendes légères. Résultat : la moitié des 2 094 communes concernées n'atteignent pas le quota.
- Elles ont le pouvoir d'encadrer les loyers dans les communes des zones dites"tendues" comme Paris, Lille..., mais ne l'exercent pas la plupart du temps. Et face aux augmentations abusives, les locataires se retrouvent seul·e·s pour défendre leur bon droit, risquant du même coup de perdre leur logement.• C'est le secteur privé qui est le grand gagnant de cette « non-politique » du logement. Les investisseurs, qui voient d'un œil gourmand la privatisation du logement social, les banques qui « consentent » des prêts immobiliers, les promoteurs qui profitent des prix qui leur sont faits par l'État ou les collectivités, les acheteurs qui profitent de déductions fiscales en investissant dans « la pierre » (qui est plutôt du béton !)...
Il suffit de se promener dans les rues de la Métropole dijonnaise pour voir la frénésie de constructions de logements privés qui feront la fortune des promoteurs, mais dont les loyers seront insupportables pour le budget de la plupart des locataires.
En 2022, l'association DAL prévoit une hausse massive des expulsions après l'élection présidentielle. Elle demande, entre autres, avec d'autres associations :
- l'application de la loi de réquisition
- la construction de 50 000 logements sociaux par an
- l'encadrement des loyers
- l'arrêt des expulsions sans solution de relogement pérenne...
Pour aller plus loin :
site de DAL : https://www.droitaulogement.org/association-droit-au-logement/
et sur le logement social : https://www.droitaulogement.org/le-manifeste-dal-hlm/